Par Andy Crosby
Traduction par Stéfanie Clermont

Le 17 novembre, plus de cent personnes se sont réunies dans le parc de la Confédération avant de se séparer en quatre groupes pour aller manifester dans le cadre de la journée d’action internationale en solidarité avec Occupons Wall Street.

Les facilitateurs ont annoncé que quatre manifestations auraient lieu simultanément au monument pour les droits de la personne, devant l’ambassade état-unienne, dans le centre médiatique et commercial de la rue Sparks et devant l’hôtel Novotel, contre lequel ses employés luttent pour obtenir une convention collective équitable.

Au monument pour les droits de la personne, un petit groupe a brandi des bannières et encouragé les passants à se joindre à eux.

Un autre groupe a descendu la rue Sparks et s’est arrêté devant la Banque Royale du Canada, qui est souvent critiquée en raison du financement qu’elle fournit à l’industrie albertaine des sables bitumineux. Sous le regard des policiers, les manifestants ont occupé l’espace devant la banque par un sit-in et ont collé une bannière aux fenêtres de la banque sur laquelle on pouvait lire « Pipelines Spill, Tar Sands Kill » (les pipelines fuient, les sables bitumineux tuent).

À l’ambassade état-unienne, des manifestants ont réussi à occuper un côté de la promenade Sussex devant le bâtiment hautement surveillé.

Devant l’ambassade, une manifestante a expliqué pourquoi elle comptait rester au campement d’Occupons Ottawa même si le camp recevait un ordre d’expulsion. « C’est devenu ma communauté. Il n’y a nulle part ailleurs en ville qui donne un sens à ma vie. »

À l’hôtel Novotel, les travailleurs et leurs alliés se sont rassemblés devant l’entrée, où ils ont fait jouer de la musique et fait griller de la nourriture. Un ancien employé de Novotel ainsi que des représentants de différents syndicats se sont adressés à la foule.

Jeff Segat, un cuisinier qui a été congédié de Novotel pour avoir soutenu une accréditation syndicale, a déclaré : « Nous sommes rassemblés ici pour soutenir les autres employés de l’hôtel qui sont punis par Novotel en ce moment. Nous sommes ici par solidarité. Nous savons que si nous poursuivons notre lutte, un syndicat verra le jour dans cet hôtel. »

Lynn Bue du syndicat canadien des employées de la poste a fait un discours exprimant son soutien aux travailleurs de Novotel. « Les employés de la poste soutiennent la lutte que mènent les employés de cet hôtel, tout comme des citoyens et des travailleurs nous ont soutenu quand on nous a illégalement poussés au lockout avant de faire passer une loi pour nous forcer à retourner au travail alors que nous essayions d’obtenir une convention collective équitable. »

Avant les marches, les manifestants ont suspendu une bannière à la passerelle pour piétons au dessus de la rue Rideau sur laquelle on pouvait lire « Écart de revenus, terreur environnementale, terres volées, traités rompus ».

Partout en Amérique du Nord, les confrontations des autorités au mouvement « Occupy » augmentent d’intensité. On a vu une série d’expulsions et des instances de brutalité policière. À New York, où le mouvement a vu le jour, les manifestants ont été retirés de force du parc Zuccotti le quinze novembre. Le matin du dix-sept novembre, de nombreux manifestants ont convergé sur Wall Street dans l’espoir d’empêcher la bourse de New York d’ouvrir.

Le mouvement Occupons Ottawa demeure fervent malgré les inquiétudes de la Comission de la capitale nationale et des commerces avoisinants, qui prétendent que le campement posera un problème durant Bal de neige. Les activités hivernales ont lieu chaque année au parc de la confédération, qui est le site d’Occupons Ottawa depuis le quinze octobre. Les manifestants ont exprimé qu’ils souhaitaient partager l’espace, mais pas abandonner le camp.

Occupons Ottawa a été critiqué par d’anciens participants, qui prétendent que le camp n’est pas un endroit sécuritaire et que des problèmes sérieux tels que des actes de racisme et d’agression sexuelle dans le camp n’ont pas été abordés. Des membres du centre de soutien aux victimes d’agressions sexuelles d’Ottawa ont récemment organisé une formation au parc de la confédération, mais une présence policière envahissante les a empêchés de donner l’atelier. La formation a été reportée et sera agrémentée d’un atelier anti-oppression